Exposition collective :
Pierre Alechinsky, Geneviève Asse, Georg Baselitz, Pierre Buraglio, Balthasar Burkhard, Alain Clément, Tony Cragg, Frédéric Malette, Agathe May, Henri Michaux, Georges Noël, A.R. Penck, Sophie Ristelhueber, Antonio Saura, Jean Tinguely, Gérard Traquandi
La galerie Catherine Putman est heureuse de présenter l’exposition « Noir et Blanc » qui réunit les œuvres de plusieurs de ses artistes.
Spécialisée en œuvres sur papier, la galerie s’intéresse naturellement à ce rapport de couleurs : le noir, de l’encre ou du graphite, et le blanc du papier. L’exposition s’attache à montrer la permanence et la place indétrônable de ce couple de couleurs dans le dessin et la gravure.
L’apparition de l’imprimerie au milieu du XVème siècle qui entraîne la diffusion du livre imprimé et des images gravées, fonde cette association du noir et du blanc et le statut particulier de ces deux couleurs. L’époque moderne est ainsi largement dominée pas les images en noir et blanc. L’origine de l’utilisation du noir en art, s’il est présent dès les peintures pariétales du Paléolithique, s’est donc intensifié avec l’imprimerie et l’usage du charbon et graphite pour le dessin. L’exposition s’intéresse au noir, du trait, de l’esquisse, de l’encre, qui se présente comme essentiel dans les œuvres sur papier.
L’exposition regroupe différentes œuvres dont les techniques impliquent l’utilisation du noir et blanc. Le dessin tout d’abord. Le graphite reste le moyen du dessin, qu’il soit une ligne pure et minimaliste créant la partition de l’espace chez Geneviève Asse « Horizontale lumière, 1972 », délié avec liberté évoquant des signes ethniques chez Georges Noël « Cuzco, 1984 », construisant l’espace « Rafistolage… contre-jour, 2009 » chez Pierre Buraglio, ou enfin saturé, jouant des oppositions de vide et de masse chez Frédéric Malette qui a longtemps usé exclusivement du noir et blanc ne travaillant qu’au graphite.
L’encre, et plus particulièrement l’encre de Chine, occupe une large place dans les pratiques artistiques, même en Occident, à l’instar d’Henri Michaux qui a développé une œuvre graphique singulière à travers l’utilisation presque exclusive de celle-ci, par une liberté du pinceau. La densité de ce noir d’encre se retrouve aussi chez l’artiste espagnol Antonio Saura dans son travail sur papier, particulièrement fort dans ce « Perro de Goya, 1981 » où l’encre occupe la quasi-totalité du support.
L’encre est aussi celle de l’imprimerie et la variété de ses techniques, en lithographie, majestueuse et graphique dans « Résumé, 1995 » de Pierre Alechinsky, en sérigraphie avec un caviardage de 1990 de Pierre Buraglio, à l’aquatinte dense et veloutée de Gérard Traquandi ou Alain Clément.
Cette esthétique moderne de l’imprimerie, reprise, pour ne citer qu’eux, par les moyens traditionnels de la photographie et du cinéma, permet de faire se rencontrer des tirages réalisés à la gomme bichromatée ou au charbon de Gérard Traquandi, une héliogravure de Balthasar Burkhard, des tirages pigmentaires au noir intense intense de Sophie Ristelhueber et les paysages gravés au vernis mou de Georg Baselitz ou la xylographie d’Agathe May.
Forts de diverses symboliques, selon les cultures et les époques (on peut se référer ici à l’excellent ouvrage de Michel Pastoureau, Noir, histoire d’une couleur, Seuil, 2008), le noir et le blanc dans l’expression plastique restent aujourd’hui le binôme primordial des œuvres sur papier, le rapport percutant et direct du graphisme, qu’il soit abstrait ou figuratif.
noir et blanc
22 Septembre - 27 Octobre 2018