C'est la première exposition d'Agathe May dans une galerie parisienne. L'ensemble des oeuvres présentées sont des oeuvres récentes réalisées en 2006 et 2007.

Agathe May dessine, grave son sujet avec une extraordinaire précision sur une plaque de bois ou de linoléum. Elle y dépose ensuite la couleur au pinceau ou au rouleau. Elle cesse alors d'être graveur pour devenir peintre. Elle applique ensuite le papier, privilégiant le plus souvent un japon de grand format, variant librement à chaque passage couleurs et encrages. Chaque oeuvre est unique. « Il n'est ici deux oeuvres semblables. Comme de véritables monotypes, elles varient les teintes, la force du rendu linéaire, le climat de la figure, son expression psychologique même. C'est un art de l'unique qui ouvre sans cesse aux essais et décisions esthétiques renouvelées » rmm, 1999.

Agathe May choisit ses modèles dans un cercle très intime: sa famille et ses amis. Images frontales, verticales autour desquelles viennent souvent s'inscrire animaux et objets simples et quotidiens.

« Ça s'impose. Graver est lié à dessiner. C'est un circuit de gens très proches de moi. Il y a toujours des gens dont j'ai envie, et d'autres que je ne dessinerai jamais, parce qu'ils ne posent pas devant moi avec assez de complicité. Sans la participation de l'autre, ça ne marche pas. Et le pouvoir me fait défaut ». A.M.

Portraits de son mari, de son père, d'amis, mais surtout de sa fille, Joséphine, qu'elle prend comme modèle depuis sa naissance. L'enfant a grandi. Les portraits dans la présente exposition sont ceux d'une adolescente et de ses amies Camille et Emilie. L'artiste pose un regard tendre et amusé sur ces jeunes filles sortant de l'enfance. Derrières elles se profile "le cracheur", allusion à la fracture de la société, inquiétude d'une mère face au devenir du monde.

Agathe May
Née le 28 décembre 1956 à Neuilly-sur-Seine.
Vit et travaille à Paris.